Santé mentale d'un Blob chaotiquehttps://plume.deuxfleurs.fr/~/SantéMentaleDunBlobChaotique@blog.witch.academy/atom.xml2022-08-31T21:31:21.324177+00:00<![CDATA[Perfect doll - La poupée parfaite]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/Perfect%20doll%20-%20La%20poupée%20parfaite/2022-08-31T21:31:21.324177+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2022-08-31T21:31:21.324177+00:00<![CDATA[<p dir="auto">EN : </p>
<p dir="auto">I was lying for so long it’s hard to count the years.
Perfect little doll smile on point, following every rule without question.
It was easier that way. Hiding from the monsters.
If they could see the real me they’d come at me and eat me up, chasing me drooling their sweat off on the floor.
I would have been eaten alive.
Guts on the floor, carmine as they should be.
I would have morphed into them, a compliant zombie.
So I left and shed my old skin.
And the monsters woke up.
Except I wasn’t their compliant doll anymore, I was carving a path with blood at the tip of my fingers, relentless.</p>
<p dir="auto">But one thought came up.
What if I become another doll.
What if I had yet to shed another skin.
What if I was the monster in becoming</p>
<p dir="auto">FR :</p>
<p dir="auto">J’ai menti si longtemps que compter les années m’est devenu compliqué.
Parfaite petite poupée, le sourire impeccable, suivant chaque règle au détail prêt sans questionner.
C’était plus facile ainsi. Se cacher des monstres.
S’iels voyaient le vrai moi iels viendraient me trouver et me manger, me chassant en bavant leur transpiration sur le sol.
J’aurais été mangé vivant•e.
Les viscères au sol, carmine comme il se doit.
Je me serais transformé•e comme eux, un zombie arrangeant.
Donc je suis parti•e et j’ai mué.
Et les monstres se sont réveillé•es.
Seulement je n’étais plus leur petite poupée à présent, je creusais un chemin de sang au bout de mes doigts, sans relâche.</p>
<p dir="auto">Puis une pensée est apparue.
Et si je devenais une autre poupée.
Et si j’avais encore à muer.
Et si j’étais le monstre en devenir.</p>
<p dir="auto">** Je n’ai pas les crédits de l’image, je les ajouterai volontiers si je les retrouve.</p>
]]><![CDATA[Un séjour hospitalier bipolaire 2 avec TDI-ATDS]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/Un%20séjour%20hospitalier%20bipolaire%202%20avec%20TDI-ATDS/2022-08-31T21:08:08.276406+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2022-08-31T21:08:08.276406+00:00<![CDATA[<p dir="auto">21 avril
Je ne me souviens pas du premier jour. Un mois et demi de combat avec moi-même sur ce qui était sûrement une phase mixte : symptômes dépressifs alternés de grandeur et d’impulsivité extrêmes, entre autre.</p>
<p dir="auto">De ce que l’on m’a expliqué je me suis levé tard ce jour là, tôt les jours d’avant. Je me souviens juste : réserve l’hôtel, prend ces boîtes de pillules, un rasoir. Instinct de survie, j’envoie à mon psychologue un sms d’adieu :</p>
<p dir="auto">“Je ne sais pas quoi faire aujou’dhui. Soit tout lâche soit je lâche. J’ai aligné une partir des anxios j’ai des boîtes en trop. Cette nuit j’ai juste éteint le cerveau. Je ne suis pas désolé je charge un appartenant vide suite à demander un hôtel. Eteindre et disparaître. Il me manque quelques boites à chercher. Je déteste ce message”</p>
<p dir="auto">Il y a des fautes, oui, c’est le vrai sms. J’étais dans des états visiblement pas possibles. Je plante devant mes médicaments longtemps, somnolent, je reçois 20 minutes plus tard :</p>
<p dir="auto">“Le samu vous appelle”</p>
<p dir="auto">Je dis merci.</p>
<p dir="auto">Je donne le samu à ma colocataire, le psy essaye de me faire parler, ancrer, puis m’aider à faire mon sac : ça fonctionne. Je perdrai deux jours de mémoire sous tercian. La suite de l’histoire est basée sur mon journal intime et nos souvenirs.</p>
<p dir="auto">24 avril, 14h23</p>
<p dir="auto">“C’est comme si 10 jours étaient passés. Mais seulement cinq. J’ai réussi à appeler le psychologue au lieu de me suicider. Puis SAMU, une nuit là bas puis ici à dormir. A abandonner, à me dire je rentre et je le fais. Je dois me reprendre.”</p>
<p dir="auto">Cette entrée était quand j’étais aux cèdres. Ici, c’est le secteur fermé. Celui où une chambre spéciale est réservée comme une prison à celleux qu’on doit attacher. Au cours de mon séjour elle prend différent noms de la bouche des infirmiers selon ce que l’on veut faire miroiter : chambre d’isolement, chambre d’apaisement. Moi, je la vois comme une chambre de torture. Filmée, vide, deux portes qui séparent du reste des autres.
Je retrouve le grand couloir dans lequel je fais des allers retours. Personne ne me parle et je ne parle à personne.</p>
<p dir="auto">Deuxième entrée, 19h20</p>
<p dir="auto">“Quand les résultats tomberont**, mon tél sera en charge jusqu’à demain. Comment je me sens ? Comme s’il était l’heure de mourir. Et j’ai de quoi percer la peau. Je ne veux pas le dire. Je veux pouvoir m’en aller. Aujourd’hui ? Mangé, dessiné, sport. J’ai envie de crever. Je peux me lever et tout, sans envie de vivre. Inventaire : lacets, sac hermétiques, aiguille, eau.”</p>
<p dir="auto">**contexte électoral en France</p>
<p dir="auto">25 avril, 15h04
“La nuit a été longue. 3h d’insomnie, repos, hallucination, insomnie. […] Bref, début de journée dans la fatigue. J’ai vaguement fait du port, j’ai attendu le Dr S. je n’ai pas aimé son comportement : froid, pas à l’écoute. Il a l’air sceptique de mes oublis et changements d’humeurs, je n’ai même pas pu dire “phase mixte”, il me coupait sans cesse.
D’accord, j’ai menti, hier je voulais crever. Je veux pas rester ici donc j’ai menti. J’ai donné l’autorisation à mon psychologue d’appeler ici.
Mon psychiatre extérieur avait lui reçu une lettre. Je me suis excusée auprès de ma colocataire et elle n’est pas restée seule.
Apparemment je lui ai donné mes anxios et mon psy m’avait gardé au téléphone […] je ne me souviens pas bien.
Si je m’ennuie trop demain je peinds les conneries de Rousseau, au café. Ses confessions à la noix.“</p>
<p dir="auto">18h18
“C’est comme s’il s’était passé 6 heures depuis tout à l’heure. C’est absurde. Il ne se passe rien. Contrairement à mon précédent séjour les gens sont seuls, repliés, livrés à eux même. Je vis mal chaque nouvelle intéraction, un goût de “Tu me veux quoi”.
Alors bon je dessine ok. Je lis un peu, communique avec l’extérieur et parcours mille lieux. Heureusement pour moi j’ai la patience.
Mais ce serait plus simple, avec du contact humain. Ou de la musique. Mais je ne peux charger la batterie qu’une fois par jour.
[…]
Il y a cinq jours manquants juste avant la crise qui m’a amené ici. Avant ça faisait quelques jours que je m’accrochais aux branches.
Je ne comprends pas“</p>
<p dir="auto">20h14
“I. je crois. Elle part vendredi. Elle est très différente des autres. Ce n’est pas un mal, mais ça la rend très incomprise. Ce qui m’avait marqué, c’est qu’elle avait vu le chat et l’avait viré du radiateur. Elle ne l’aime pas. Elle dit qu’il vole les couleurs de sa couverture.
Sacré argument.
Aussi hier une patiente m’a demandé “homme ou femme” puis décidé femme.
Aujourd’hui en short court, une autre
“J’arrive pas à savoir si t’es PD ou femme, t’es PD ?”</p>
<ul dir="auto">
<li>Peut-être !</li>
<li>Ah je sais pas !</li>
<li>Qui sait !, j’ai conclu.
J’entends derrière
“Si tu veux savoir il faut regarder dessous quand…” la fin m’échappe.
Vraiment les Cèdres il y a un an c’était une meilleure troupe.</li>
</ul>
<p dir="auto">20h31</p>
<p dir="auto">*Troubles dissociatifs de l’identité/Autres troubles dissociatifs de l’identité</p>
]]><![CDATA[Un séjour hospitalier bipolaire 2 avec TDI-ATDS bis]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/Un%20séjour%20hospitalier%20bipolaire%202%20avec%20TDI-ATDS%20bis/2022-08-31T21:05:59.880676+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2022-08-31T21:05:59.880676+00:00<![CDATA[<p dir="auto">21 avril
Je ne me souviens pas du premier jour. Un mois et demi de combat avec moi-même sur ce qui était sûrement une phase mixte : symptômes dépressifs alternés de grandeur et d’impulsivité extrêmes, entre autre.</p>
<p dir="auto">De ce que l’on m’a expliqué je me suis levé tard ce jour là, tôt les jours d’avant. Je me souviens juste : réserve l’hôtel, prend ces boîtes de pilules, un rasoir. Instinct de survie, j’envoie à mon psychologue un sms d’adieu :</p>
<p dir="auto">“Je ne sais pas quoi faire aujourd’hui. Soit tout lâche soit je lâche. J’ai aligné une partir des anxios j’ai des boîtes en trop. Cette nuit j’ai juste éteint le cerveau. Je ne suis pas désolé je charge un appartenant vide suite à demander un hôtel. Éteindre et disparaître. Il me manque quelques boites à chercher. Je déteste ce message”</p>
<p dir="auto">Il y a des fautes, oui, c’est le vrai sms. J’étais dans des états visiblement pas possibles. Je plante devant mes médicaments longtemps, somnolent, je reçois 20 minutes plus tard :</p>
<p dir="auto">“Le samu vous appelle”</p>
<p dir="auto">Je dis merci.</p>
<p dir="auto">Je donne le samu à ma colocataire, le psy essaye de me faire parler, ancrer, puis m’aider à faire mon sac : ça fonctionne. Je perdrai deux jours de mémoire sous tercian. La suite de l’histoire est basée sur mon journal intime et nos souvenirs.</p>
<p dir="auto">24 avril, 14h23</p>
<p dir="auto">“C’est comme si 10 jours étaient passés. Mais seulement cinq. J’ai réussi à appeler le psychologue au lieu de me suicider. Puis SAMU, une nuit là bas puis ici à dormir. A abandonner, à me dire je rentre et je le fais. Je dois me reprendre.”</p>
<p dir="auto">Cette entrée était quand j’étais aux cèdres. Ici, c’est le secteur fermé. Celui où une chambre spéciale est réservée comme une prison à celleux qu’on doit attacher. Au cours de mon séjour elle prend différent noms de la bouche des infirmiers selon ce que l’on veut faire miroiter : chambre d’isolement, chambre d’apaisement. Moi, je la vois comme une chambre de torture. Filmée, vide, deux portes qui séparent du reste des autres.
Je retrouve le grand couloir dans lequel je fais des allers retours. Personne ne me parle et je ne parle à personne.</p>
<p dir="auto">Deuxième entrée, 19h20</p>
<p dir="auto">“Quand les résultats tomberont**, mon tél sera en charge jusqu’à demain. Comment je me sens ? Comme s’il était l’heure de mourir. Et j’ai de quoi percer la peau. Je ne veux pas le dire. Je veux pouvoir m’en aller. Aujourd’hui ? Mangé, dessiné, sport. J’ai envie de crever. Je peux me lever et tout, sans envie de vivre. Inventaire : lacets, sac hermétiques, aiguille, eau.”</p>
<p dir="auto">**contexte électoral en France</p>
<p dir="auto">25 avril, 15h04
“La nuit a été longue. 3h d’insomnie, repos, hallucination, insomnie. […] Bref, début de journée dans la fatigue. J’ai vaguement fait du port, j’ai attendu le Dr S. je n’ai pas aimé son comportement : froid, pas à l’écoute. Il a l’air sceptique de mes oublis et changements d’humeurs, je n’ai même pas pu dire “phase mixte”, il me coupait sans cesse.
D’accord, j’ai menti, hier je voulais crever. Je veux pas rester ici donc j’ai menti. J’ai donné l’autorisation à mon psychologue d’appeler ici.
Mon psychiatre extérieur avait lui reçu une lettre. Je me suis excusée auprès de ma colocataire et elle n’est pas restée seule.
Apparemment je lui ai donné mes anxios et mon psy m’avait gardé au téléphone […] je ne me souviens pas bien.
Si je m’ennuie trop demain je peins les conneries de Rousseau, au café. Ses confessions à la noix.“</p>
<p dir="auto">18h18
“C’est comme s’il s’était passé 6 heures depuis tout à l’heure. C’est absurde. Il ne se passe rien. Contrairement à mon précédent séjour les gens sont seuls, repliés, livrés à eux même. Je vis mal chaque nouvelle intéraction, un goût de “Tu me veux quoi”.
Alors bon je dessine ok. Je lis un peu, communique avec l’extérieur et parcours mille lieux. Heureusement pour moi j’ai la patience.
Mais ce serait plus simple, avec du contact humain. Ou de la musique. Mais je ne peux charger la batterie qu’une fois par jour.
[…]
Il y a cinq jours manquants juste avant la crise qui m’a amené ici. Avant ça faisait quelques jours que je m’accrochais aux branches.
Je ne comprends pas“</p>
<p dir="auto">20h14
“I. je crois. Elle part vendredi. Elle est très différente des autres. Ce n’est pas un mal, mais ça la rend très incomprise. Ce qui m’avait marqué, c’est qu’elle avait vu le chat et l’avait viré du radiateur. Elle ne l’aime pas. Elle dit qu’il vole les couleurs de sa couverture.
Sacré argument.
Aussi hier une patiente m’a demandé “homme ou femme” puis décidé femme.
Aujourd’hui en short court, une autre
“J’arrive pas à savoir si t’es PD ou femme, t’es PD ?”</p>
<ul dir="auto">
<li>Peut-être !</li>
<li>Ah je sais pas !</li>
<li>Qui sait !, j’ai conclu.
J’entends derrière
“Si tu veux savoir il faut regarder dessous quand…” la fin m’échappe.
Vraiment les Cèdres il y a un an c’était une meilleure troupe.</li>
</ul>
<p dir="auto">21h31</p>
<p dir="auto">*Troubles dissociatifs de l’identité/Autres troubles dissociatifs de l’</p>
]]><![CDATA[Un séjour hospitalier bipolaire 2 avec TDI/ATDS*]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/Un%20séjour%20hospitalier%20bipolaire%202%20avec%20TDI%2FATDS*/2022-07-15T14:10:14.767293+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2022-07-15T14:10:14.767293+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Les passages entre guillemets sont extraits de mon journal intime tenu durant ce temps là. Par respect je remplace les noms par des initiales.</p>
<p dir="auto">TW : Ces extraits évoquent parfois des pensées noires, de la maltraitance médicale, de tout et rien.
Cette première partie est sur le début d’hospitalisation et comment je l’ai vécu et survécu au fil des jours.*</p>
<p dir="auto">21 avril
Je ne me souviens pas du premier jour. Un mois et demi de combat avec moi-même sur ce qui était sûrement une phase mixte : symptômes dépressifs alternés de grandeur et d’impulsivité extrêmes, entre autre.</p>
<p dir="auto">De ce que l’on m’a expliqué je me suis levé tard ce jour là, tôt les jours d’avant. Je me souviens juste : réserve l’hôtel, prend ces boîtes de pillules, un rasoir. Instinct de survie, j’envoie à mon psychologue un sms d’adieu :</p>
<p dir="auto">“Je ne sais pas quoi faire aujou’dhui. Soit tout lâche soit je lâche. J’ai aligné une partir des anxios j’ai des boîtes en trop. Cette nuit j’ai juste éteint le cerveau. Je ne suis pas désolé je charge un appartenant vide suite à demander un hôtel. Eteindre et disparaître. Il me manque quelques boites à chercher. Je déteste ce message”</p>
<p dir="auto">Il y a des fautes, oui, c’est le vrai sms. J’étais dans des états visiblement pas possibles. Je plante devant mes médicaments longtemps, somnolent, je reçois 20 minutes plus tard :</p>
<p dir="auto">“Le samu vous appelle”</p>
<p dir="auto">Je dis merci.</p>
<p dir="auto">Je donne le samu à ma colocataire, le psy essaye de me faire parler, ancrer, puis m’aider à faire mon sac : ça fonctionne. Je perdrai deux jours de mémoire sous tercian. La suite de l’histoire est basée sur mon journal intime et nos souvenirs.</p>
<p dir="auto">24 avril, 14h23</p>
<p dir="auto">“C’est comme si 10 jours étaient passés. Mais seulement cinq. J’ai réussi à appeler le psychologue au lieu de me suicider. Puis SAMU, une nuit là bas puis ici à dormir. A abandonner, à me dire je rentre et je le fais. Je dois me reprendre.”</p>
<p dir="auto">Cette entrée était quand j’étais aux cèdres. Ici, c’est le secteur fermé. Celui où une chambre spéciale est réservée comme une prison à celleux qu’on doit attacher. Au cours de mon séjour elle prend différent noms de la bouche des infirmiers selon ce que l’on veut faire miroiter : chambre d’isolement, chambre d’apaisement. Moi, je la vois comme une chambre de torture. Filmée, vide, deux portes qui séparent du reste des autres.
Je retrouve le grand couloir dans lequel je fais des allers retours. Personne ne me parle et je ne parle à personne.</p>
<p dir="auto">Deuxième entrée, 19h20</p>
<p dir="auto">“Quand les résultats tomberont**, mon tél sera en charge jusqu’à demain. Comment je me sens ? Comme s’il était l’heure de mourir. Et j’ai de quoi percer la peau. Je ne veux pas le dire. Je veux pouvoir m’en aller. Aujourd’hui ? Mangé, dessiné, sport. J’ai envie de crever. Je peux me lever et tout, sans envie de vivre. Inventaire : lacets, sac hermétiques, aiguille, eau.”</p>
<p dir="auto">**contexte électoral en France</p>
<p dir="auto">25 avril, 15h04
“La nuit a été longue. 3h d’insomnie, repos, hallucination, insomnie. […] Bref, début de journée dans la fatigue. J’ai vaguement fait du port, j’ai attendu le Dr S. je n’ai pas aimé son comportement : froid, pas à l’écoute. Il a l’air sceptique de mes oublis et changements d’humeurs, je n’ai même pas pu dire “phase mixte”, il me coupait sans cesse.
D’accord, j’ai menti, hier je voulais crever. Je veux pas rester ici donc j’ai menti. J’ai donné l’autorisation à mon psychologue d’appeler ici.
Mon psychiatre extérieur avait lui reçu une lettre. Je me suis excusée auprès de ma colocataire et elle n’est pas restée seule.
Apparemment je lui ai donné mes anxios et mon psy m’avait gardé au téléphone […] je ne me souviens pas bien.
Si je m’ennuie trop demain je peinds les conneries de Rousseau, au café. Ses confessions à la noix.“</p>
<p dir="auto">18h18
“C’est comme s’il s’était passé 6 heures depuis tout à l’heure. C’est absurde. Il ne se passe rien. Contrairement à mon précédent séjour les gens sont seuls, repliés, livrés à eux même. Je vis mal chaque nouvelle intéraction, un goût de “Tu me veux quoi”.
Alors bon je dessine ok. Je lis un peu, communique avec l’extérieur et parcours mille lieux. Heureusement pour moi j’ai la patience.
Mais ce serait plus simple, avec du contact humain. Ou de la musique. Mais je ne peux charger la batterie qu’une fois par jour.
[…]
Il y a cinq jours manquants juste avant la crise qui m’a amené ici. Avant ça faisait quelques jours que je m’accrochais aux branches.
Je ne comprends pas“</p>
<p dir="auto">20h14
“I. je crois. Elle part vendredi. Elle est très différente des autres. Ce n’est pas un mal, mais ça la rend très incomprise. Ce qui m’avait marqué, c’est qu’elle avait vu le chat et l’avait viré du radiateur. Elle ne l’aime pas. Elle dit qu’il vole les couleurs de sa couverture.
Sacré argument.
Aussi hier une patiente m’a demandé “homme ou femme” puis décidé femme.
Aujourd’hui en short court, une autre
“J’arrive pas à savoir si t’es PD ou femme, t’es PD ?”</p>
<ul dir="auto">
<li>Peut-être !</li>
<li>Ah je sais pas !</li>
<li>Qui c’est !, j’ai conclu.
J’entends derrière
“Si tu veux savoir il faut regarder dessous quand…” la fin m’échappe.
Vraiment les Cèdres il y a un an c’était une meilleure troupe.</li>
</ul>
<p dir="auto">21h30
“Demain je dois dire au Dr S que ma lithiémie est basse et que je refuse de l’augmenter à cause de la prise de poids et l’anorexie, et par conséquent en continuer la prise serait absurde.
Accessoirement je déteste être ici, au secours, merci bien, au revoir.”</p>
<p dir="auto">A ce moment je note cela pour ne pas l’oublier le lendemain et réunir du courage de contredire “l’autorité” sur le traitement.</p>
<p dir="auto">26 avril 7h12
“Réveillé tôt, 5h30 ce matin. Mon sommeil diminue.
Entre ça et les petites hallucinations, des impulsions à se blesser, je me dis que la phase mixte tient toujours.
J’ai déjà fait mon sport et commencé l’intro de Dracula. Il parait qu’il y avait une fiction lesbienne de vampires avant ça.
J’ai dessiné au sharpie sur mon bras en m’endormant, j’ai bien tâché le lit.”</p>
<p dir="auto">8h49 (sarcasme)
“Ça va pas besoin de me soigner en fait.
Je suis calme.
Pas vraiment anorexique.
On adapte pas mon traitement.
Bouffon.
Je te hais mange tes entrailles.
Ça te va le calme là ?
Salaud de gatekeeper.
Tu sais ce que ça fait de grandir meuf ?
Tu te la fermes et tu souris stp.
Et n’oublie pas tu vaudras toujours moins.
La soumission ton putain de créneau.
Ah, soit responsable pour l’autre connard, il attend.
Fais toi broyer la colonne en silence.
N’essaye pas de suggérer que tu AS moins, tu ES moins.”</p>
<p dir="auto">Sur cette page, des petits mots de colère dispersés : “ABSOLUTE ASSHOLE” “INFÂME CONNARD” “JERK” “FUCK Y*U”</p>
<p dir="auto">11h37
“Petite partie de Scrabble pour me calmer, avec ma voisine. C’était vraiment sympa. I am -less- mad. Still mad. But less.
As long as I don’t think about it.
Et puisque je ne suis pas anorexique, ce sera pas grave de rater le repas de midi.”</p>
<p dir="auto">18h14
J’ai mangé une pomme ce soir.
J’ai aussi fait du sport, dessiné, ping pong et papote.
J. essaye de me parler des fois, piercing aujourd’hui. Elle est froide car pas bien.
M. aka “femme ou pd” s’est cognée la tête au sol ce soir. Aucune pitié vu que je voulais lui en mettre une.
J’ai aussi eu ma coloc en visio. Bon, pour les affaires, mais j’ai vu les chats aussi et c’est cool. Maintenant que je ne suis plus seule ça va mieux. Alors que mon tél est mort à 15h“</p>
<p dir="auto">Pour contexte, nous n’avions pas accès au secteur fermé aux cables pour mise en danger, c’était comme ça pour tout le monde. Du coup, on pouvait charger le téléphone que la nuit en le donnant aux infirmiers.</p>
<p dir="auto">22h15</p>
<p dir="auto">““J’ai envie de crever”
Première pensée quand on m’aide. Pourquoi ?
J’ai joué aux dames avec C., c’était fun. Et je crois que M. m’a entendu dire “Karma”. J’assume.
Une infimière m’a beaucoup parlé. D’équilibre. De prendre le temps. Voir une nutritionniste. Venir parler aux soignant•e•s. Aux gens. ELle est très gentille.
Alors pourquoi mon cerveau répond
“J’ai envie de crever”“</p>
<p dir="auto">27 avril 8h47
“J’ai envie de crever. C’est pas d’hier en fait. Ça fait longtemps que je n’en peux plus. Je l’ai tellement dit.
Tuez moi.
Tuez moi.
Tuez moi.
Tellement automatiquement : un réflexe, pas la réalité, mais la réalité quand même.
4 ans et plus de psy sans pleurer. Tout reste dedans.
On recommence les antidépresseurs, au secours.
[…]”</p>
<p dir="auto">12h59
“Ça va “mieux”.
Je veux mourir mais avec <em>calme</em>
Valium et antidépresseurs ajoutés.
J’ai gagné 2 matchs de ping pong.
J’imagine que j’irai dessiner.
J’aide un nouveau avec son tel aussi.
Donnez moi des lames.
Sortez moi de là.“</p>
<p dir="auto">17h23
“J’ai eu mon psy au téléphone. Il m’a expliqué ce qu’il s’était passé. Il veut aussi que l’on parle de Hana.
Que je note ses dires, ses attitudes.
Ça va être dur.
En attendant j’ai marché puis trop crevé pour le sport.
“Ce soir” j’ai décidé.
Oh et j’ai aussi eu mon père au téléphone, on a papoté enfin surtout moi. Je sais qu’il veut me rendre visite. J’ai refusé d’avoir contact avec ma mère. Pas le moment, puis je veux pas.
Ma coloc et sa copine m’ont filé des affaires, c’était un peu fastidieux les pauvres.
Je sympathise avec un type aussi, son soucis de tél est réglé mais je l’aide à charger.
La nana “femme ou pd” lui a demandé à mon sujet aussi, il est venu s’excuser à moi tellement il était mal.
Elle a pété ses lunettes, j’ai essayé d’aider, mais bon.“</p>
<p dir="auto">22h16
“Je n’ai pas envie d’aller dormir, Il faut que je fasse attention avec l’alimentation, manqué de faire 2 malaises. Sinon ce soir petite tisane, J2. m’a conseillé pour tik tok, tressé C.”</p>
<p dir="auto">28 avril 8h23
“J’ai dormi cette nuit, jusqu’au réveil pour les fichus médocs.
Bien antisociale dans les premières minutes mais en bougeant ça va mieux.
Breaking news je culpabilise de mon poids. […]
Hana a fait un vocal hier”</p>
<p dir="auto">15h46
“Il y a beaucoup à dire.
On a bien papoté avec Cynthia but elle avait permission. Moi j’étais bien fatigué mais j’ai fait mon sport. On s’est appelés avec E. (j’ai installé Snap). Plein d’histoires de mecs nuls en vrai encore.
De elle est trop belle c’est pas leur faite, de je te de suis de la gare de T. à ailleurs, de je t’insulte pour un café.
J’ai eu le Dr S. aussi.
Bon signe que mon sommeil revienne, et on a parlé addiction aux écrans et de son fils c’était cool cette fois.
J’ai fait la balade et parlé de mes difficultés avec une infirmière, notamment de communication.
J’essaye, comme je lui ai dit.”</p>
<p dir="auto">19h44
“Je leur ai rendu le pins, parlé de mes idées noires, fait “l’adulte”. J’ai aussi parlé avec B. et le type.
C. va mal. […]
Et coup de tel à mon père ça fait du bien.“</p>
<p dir="auto">20h46
“C. gère mieux. Moi… je sais pas. Pas trop. Tercian ce soir. Dosé. J’en aurais pris tellement.
C’est là que je sais que ça va pas encore. Ce pouvoir d’autodestruction. Je fuis et je fuis.”</p>
<p dir="auto">*Troubles dissociatifs de l’identité/Autres troubles dissociatifs de l’identité</p>
]]><![CDATA[Mémoire au présent]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/mémoire-au-présent/2021-11-20T12:29:48.473189+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-11-20T12:29:48.473189+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Tu veux de l’honnêteté, pas de mensonges, seulement la vérité,<br>
Comme elle est<br>
Brute, sans autre pensée<br>
<br>
Tu restes pourtant dans ton mensonge, un vieux pansement puant sur tes atrocités,<br>
Celles que tu as commises, pensant être pure, juste, sensée<br>
<br>
Et bien j’ai des nouvelles pour toi maman<br>
Tu as blessé, meurtri, traumatisé<br>
<br>
Aujourd’hui tu es choquée, sans mots<br>
Quand je te réponds que tu es créatrice de ces maux<br>
<br>
Tu es “juste passionnelle” dit papa,<br>
Tu as “juste été cruelle” moi je dis, c’est ça<br>
<br>
Je ne veux pas de tes raisons, je ne veux plus être ta mère, ma mère<br>
Tu n’es pas passionnelle tu es blessée, meurtrie, traumatisée<br>
<br>
Tu es aussi ton propre bourreau<br>
Tu es aussi mon propre bourreau.<br></p>
]]><![CDATA[Repérer la manie, la différencier]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/repérer-l’hypomanie-la-différencier/2021-11-16T17:06:27.105509+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-11-16T17:06:27.105509+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Bon.
<br>
Commençons par l’habituel : je ne suis pas professionel•le, juste concerné•e, et tout ce qui va venir c’est mon expérience, ma façon de faire, ce que j’ai compris.
<br><br>
Quand on dit d’une personne qu’elle est bipolaire, ça veut souvent dire qu’elle a des phases dépressives (mais pas nécessairement), et des phases maniaques (nécessairement). Le diagnostic se base sur ça, c’est la condition du diagnostic.
<br><br>
Ok mais du coup, la phase maniaque c’est quoi ?
Si on fait une recherche rapide on peut notamment tomber sur ameli, on nous dit que ça se présente sorti de nulle part parce qu’avant il n’y avait pas de soucis chez la personne (hun hun), et on nous dit basiquement qu’on est plus énergique/extroverti/content•e, potentiellement irritable. Puis on nous dit qu’au fur et à mesure on voit plus de gens, on fait plus de choses, potentiel « god complex », difficultés d’attention, qu’on communique plus (+) mais parfois de façon incohérente, qu’on dort moins. Le bonus : possibilité de délires ou d’hallucinations.
<br><br>
Tout à fait honnêtement, si on oublie le critère « ça apparaît chez quelqu’un sans autre soucis psychique » qui me paraît d’expérience pas si courant en pratique, améli a plutôt bien fait son travail sur la liste de symptômes, rajoute à ça qu’il y a un facteur de durée de plusieurs semaines.
<br><br><br>
Il y a un monde entre aller « mieux que d’habitude » et faire un début d’épisode maniaque, et je pense que c’est important d’apprendre à reconnaître chez soi ce qui appartient à quoi.
Personnellement, j’ai une base de normalité dans ma tête qui date de la fin de mon lycée, et c’est aussi en comparaison de ça que je vais voir les premières arrivées de symptômes.
Parce que le piège, c’est de comparer aux épisodes dépressifs quand on fait tout le temps des dépressions (c’est mon cas), surtout depuis longtemps. On peut vite se dire que la normalité est haute, en comparaison.
<br><br><br>
Ma normalité, c’est : avoir beaucoup de projets, qui durent dans le temps, voir des gens une ou deux fois par semaines, pas mal de neutre, parfois des petits relents de dépression, d’autres jours bien meilleurs.
<br><br>
Ma plus grosse manie c’était : devoir réaliser les pensées dès qu’elles se présentaient, peu de sommeil, pas de fatigue pour autant, beaucoup de sorties, pas mal d’alcool ou de dépenses, ne pas réussir à communiquer parce que je parlais vite en commençant 6 phrases à la fois, oublier même de manger à cause des soucis d’attention, une super confiance en moi. <br>
Mais ça c’est avec du recul, après.<br>
Souvent, au début, mes red flags c’est les achats impulsifs : ça m’arrive soi en dépression soi en manie vraiment ; les troubles de l’attention où je fais tout partout en même temps ; les insomnies.
<br><br>
Parce que oui, je dors normalement quand ça va, si je déprime je peux avoir des troubles de l’attention mais je sais quand je déprime, pareil pour les achats impulsifs.
J’évite les questions trop vagues « est ce que je suis plus énergique ou contente » et je préfère le concret/symptomatique directement. C’est moins vague et ça fait très bien l’affaire, c’est honnêtement ce que je recommande.
<br><br><br>
J’espère que ce partage servira à quelques personnes, je n’ai pas apporté grand-chose.
Je précise quand même que – non – il ne faut pas tous les symptômes pour parler d’épisode maniaque, seulement quelques uns.</p>
]]><![CDATA[Pourquoi j'ai préféré risquer l'infection et le risque suicidaire]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/pourquoi-j'ai-préféré-risquer-l'infection-et-le-risque-suicidaire/2021-11-09T12:21:10.633970+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-11-09T12:21:10.633970+00:00<![CDATA[<p dir="auto">TW : détail plaies, maltraitance psychiatrique, autres dits dans le titre
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<br>
Cet été j’ai été hospitalisée.<br>
Si on veut une histoire courte, on peut se dire :<br>
Les 3 premiers mois de l’année j’ai mangé pour oublier;<br>
Les 3 mois suivant j’ai bu pour oublier, j’ai commencé à fumer;<br>
Les 3 d’après j’ai constamment fuit l’hospitalisation;<br>
Puis j’ai été en hôpital 2 semaines et demie;<br>
Puis repartie sur mes pieds j’ai continué ma vie.<br>
<br><br>
Mais il y a plus que ça. Il y a le fait que depuis la dernière hospitalisation (celle de l’hiver dernier) et ma sortie du dit hôpital, ça n’allait pas. Il y a que je me suis menti aussi fort que j’ai pu pour éviter une future hospitalisation, et je me suis battue aussi. Mais comme le résumé laisse entendre ça n’a pas du tout suffit, et ça allait de plus en plus mal. Par petites périodes, puis par périodes plus longues. J’étais déconnectée, ou bien purement suicidaire. Les pensées intrusives étaient là, la fatigue aussi.
<br><br>
Heureusement je ne recours pas à la mutilation souvent. Malheureusement, quand j’y recours c’est assez brutal, et c’est souvent proche des veines sur l’avant bras. Parce que quand je recours à la mutilation, ce n’est pas pour lâcher de la colère, du dégoût, reporter une douleur physique contrairement à la mentale parfois insupportable. Quand je recours à la mutilation, c’est que je veux crever si fort, que je fais cet espèce de marché avec mon esprit : ok je coupe, mais on ne fera pas de phlébotomie, ok ? On fait ça et tu te calmes un peu, d’accord ?<br>
Ça marche plus ou moins bien évidemment. Généralement j’arrive à endiguer la chose en prenant soin de mes plaies, à coup de désinfection, lavage, bandage, etc. Le processus de soin finit par remplacer celui mutilatoire.
<br><br>
Mais la dernière fois, ça ne fonctionnait pas. J’ai fini par creuser, à la lame de rasoir, dans mon bras, là où j’aurais creusé pour une phlébotomie*. Je m’arrêtais juste avant que ça soit trop profond, et c’était la seule façon de me rassurer : si je veux partir, il ne restera que le dernier pas à faire. Chaque jour ça tentait de cicatriser, chaque jour je rouvrais la plaie, la rendais plus longue, plus profonde. En parallèle, j’attendais une réponse finalement pour une hospitalisation. Ça a duré un moment, puis un jour je suis allée en ville avec mon copain.
<br><br>
Il a vu la plaie, il m’a fait aller en pharmacie pour avoir le nécessaire pour désinfecter et soigner. En pharmacie on me dit “il faut des points” je réponds “ce n’est pas possible elle est trop datée”, “vous avez de la chance que ça ne se soit pas infecté, on aurait dû gratter jusqu’à l’os”, on me donne des strips pour recoller la chair à la chair. Pendant ce temps j’apprends que je vais devoir attendre encore quelques jours avant l’hôpital psychiatrique.
<br><br>
Pendant tout ce temps j’aurais peut-être pu appeler les urgences.<br>
Mais ces mêmes urgences avaient recueillit une amie récemment, phlébotomie et mutilations.
Comme ils n’avaient plus de place en chambre plus surveillée, ils l’ont attachée au lit et dopée aux médicaments pour qu’elle ne puisse rien faire. Pendant un temps elle n’avait plus non plus l’accès au téléphone.
<br><br>
Alors, oui, j’aurais pu appeler les urgences. Ou mon copain aurait pu : j’ai insisté pour qu’il ne le fasse pas.
Vu mon état, ça aurait probablement été dans les mêmes conditions.<br>
Vu mon état, je préférais la solitude de mon appartement, et l’horreur de ma dépression, que d’avoir la solitude d’une chambre, l’horreur de ma dépression, et ma liberté de mouvement et de choisir mes soins complétement atteinte.<br><br></p>
<p dir="auto">Je préférais risquer l’infection et un jet suicidaire que la brutalité des enceintes psychiatriques dans le milieu des urgences.</p>
<p dir="auto">*phlébotomie : incision d’une veine pour en retirer du sang</p>
]]><![CDATA[Je suis sortie 2 ans avec lui ]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/je-suis-sortie-2-ans-avec-lui/2021-11-08T12:26:52.460235+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-11-08T12:26:52.460235+00:00<![CDATA[<p>TW : viol, violences sexuelles
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Si on oublie les petites “relations” éphémères (une à longue distance de 2 semaines, une autre qui a duré à peine plus), ma première relation de couple a duré deux ans.
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Et si je pouvais aller voir moi de cette époque, je lui dirais de se barrer de là : et elle ne serait pas surprise.
Parce qu’elle savait dès le début que ça n’allait pas.
<br>
<br>
Pour faciliter un peu l’histoire, on appellera cette personne L. Avec L on se connaissait déjà depuis quelques années, mais à distance. Notre relation amicale s’était même étiolée : j’étais en colère contre lui.
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<br>
Puis il est venu là où j’habitais pour rencontrer une amie à nous, et moi. Et c’était très différent de par écrit.
L parlait beaucoup, tout le temps, était assez présent et proche physiquement parfois… Avec moi.
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<br>
Premier soir, l’amie me demande si on sort ensemble ou s’il y a quelque chose.
Je ris : je dis non.
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Deuxième jour de sa visite on va au cinéma, un peu prévu à l’arrache, et je sais plus quand dans cette journée, il m’embrasse. Pas de surprise vu les câlins serrés toute la journée.
La moi perdue de l’époque, elle s’en fichait un peu, mais c’était sympa d’être voulue.
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<br>
Sauf que la moi de l’époque ne le voulait pas lui.
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<br>
<br>
Il repart chez lui, et commence une relation à distance.
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Moi pendant les 3 premiers mois je me flagelle mentalement, d’être une enflure qui l’aime pas “activement” alors qu’il m’aimait si fort. Je lui en parle même, mais pour une raison oubliée (probablement mise dans la boîte “c’est la faute à la dissociation”), c’est pas grave et la relation continue.
<br>
<br>
La première année elle se passe à distance. A part le fait de me détester de faire semblant et de continuer cette relation au lieu de dire non (je ne comprends pas à l’époque que c’est ce qu’il manque, le pouvoir de dire non), y’a pas grand chose à assumer finalement. Je refuse les avances pour des appels sexy et tout ça, ça ne me parle pas. Il rend visite une fois cependant, et j’engage les choses sexuellement :
<br>
Pas parce que j’avais envie.
Mais parce que je me suis dit que peut-être comme ça, ça me “soignerait” et j’aurais envie de lui.
<br>
Autant dire que ça n’a pas fonctionné mais il était content.
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<br>
Quelques mois plus tard il emménage dans ma ville, et c’est mon premier non : non, on n’habitera pas ensemble c’est hors de question.
Il emménage donc dans son propre appartement.
Pour compenser quelques problèmes d’estime de soi et autres, je me retrouve à beaucoup engager les choses sexuellement. Je jouais un rôle. J’étais fun, j’étais sexy pour lui (et me présentais de plus en plus féminine malgré mon rejet là dessus), tout allait bien.
<br>
<br>
Mais il y avait un problème : dans ma tête je savais de base que je le quitterais.
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<br>
Accessoirement, j’avais honte dès que je le présentais à qui que ce soit. Je refusais qu’on montre quoi que ce soit en public qui fasse couple. Si quelqu’un avait un contact avec moi il se plaçait entre nous (red flag), quitte à virer ou donner un coup “accidentel” à la personne (red flag).
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<br>
Autant dire que je n’étais pas bien dans la relation.
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<br>
Quelques mois plus tard je fais un coming out asexuelle, j’en pleure tellement ça me soulage d’avoir enfin les mots, de comprendre que je ne suis pas malade et que je peux être moi même. Lui, ça l’inquiète (red flag), il me demande des explications, si “les choses” vont changer, etc. On discute directement de “compromis” que je n’étais pas prête à assumer.
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<br>
Oui les choses ont changé.
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J’ai osé arrêter de jouer ce fichu rôle.
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Ça allait mieux du coup, au moins, moins de pression.
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<br>
Jusqu’au jour où je me réveille parce que je suis caressée à l’entrejambe. Je vais passer les détails : oui ça s’est passé, oui plusieurs fois, non je ne voulais pas “même une fois réveillée”, non je n’ai jamais dit non.
<br>
J’ai fait une amnésie traumatique sur le sujet pendant la moitié d’une année, avant que tout me revienne dans la face.
<br>
Et même là je ne l’ai pas quitté.
<br>
A chacune de ses frustrations explosives parce que je disais finalement non aux appels sensuels, je ne l’ai pas quitté.
<br>
J’ai pleuré : quel monstre j’étais.
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<br>
J’ai même rencontré toute sa famille (TOUTE sa famille), j’étais basiquement la femme de sa vie et on aurait des enfants une maison et on serait marié•e•s. Après tout, je l’avais laissé dans ce rêve pendant que je savais que ce n’était qu’une question de temps avant que je parte.
<br>
Deux semaines après avoir rencontré sa famille je me rends chez lui et je lui dis que c’est fini.
<br>
Chose que je regrette : je lui explique que rien n’est sa faute, que ça ne peut juste pas fonctionner et que j’arrête cette relation.
<br>
Beaucoup de choses étaient sa faute.
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<br>
Je reviendrais mille fois dire à moi de 18 ans que c’est pas parce qu’on l’embrasse qu’elle a dit oui, qu’elle doit accepter la relation. Que ce n’est pas parce qu’elle est si misérable qu’une démonstration d’affection la rend dépendante, qu’elle a dit oui. Que si elle rejette la personne en public et en privé : c’est sûrement qu’elle veut dire non. Que ce n’est pas sa faute si depuis le début, on ne lui a jamais demandé son avis, si depuis le début, on a considéré son silence comme un oui, sa complaisance comme un oui, son existence comme un oui.
<br>
Que ce n’est pas sa faute.
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<br>
Et bravo, enfin, d’avoir dit non.
<br>
<br>
Ce pouvoir là, on ne me l’enlèvera pas de si tôt.
<br>
<br>
– Plusieurs mois plus tard je l’ai confronté sur les agressions/viols, qu’il a passé sous le tapis en prétextant “une fièvre nocturne” et que pour la pression due aux frustrations explosives en cas de refus “si ça provoquait un viol alors lui aussi il a été violé hein”.
J’ai ensuite fait une nouvelle amnésie traumatique, cette fois-ci émotionnelle.</p>
]]><![CDATA[Dans ma valise d’hôpital (psy)]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/dans-ma-valise-d’hôpital-psy/2021-08-07T17:10:22.434655+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-08-07T17:10:22.434655+00:00<![CDATA[<ul dir="auto">
<li>carte d’identité, carte vitale, carte de mutuelle, carte bancaire (pour le dossier)</li>
<li>de la monnaie (pour la machine à laver)</li>
<li>plein de sous vêtements</li>
<li>des vêtements qui me font sentir bien (robes, jupes…)</li>
<li>des chaussures confortables</li>
<li>des fringues de sport, et chaussures de sport</li>
<li>une ceinture (le poids change souvent en hospit)</li>
<li>un savon, shampoing, soins corps et cheveux que j’aime (pas fournis en hôpital)</li>
<li>du maquillage (pour se sentir bien quand j’ai envie)</li>
<li>mousse à raser (je demande les rasoirs jetables à l’infirmerie)</li>
<li>serviette (pas fournie en hôpital)</li>
<li>un coupe ongle et une pince à épiler (pas accès à des ciseaux)</li>
<li>brosse à dents et dentifrice</li>
<li>le matos pour mes menstruations (on sait pas combien de temps on reste)</li>
<li>des livres</li>
<li>ma tablette (pour dessiner et lire encore plus) - si chambre individuelle</li>
<li>les chargeurs</li>
<li>de quoi dessiner, voire peindre</li>
<li>un doudou</li>
<li>de quoi écrire</li>
</ul>
]]><![CDATA[Une journée dans ma tête de bipolaire : la dépression]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/une-journée-dans-ma-tête-de-bipolaire-la-dépression/2021-08-07T16:28:29.484767+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-08-07T16:28:29.484767+00:00<![CDATA[<p>Hier après le médecin, on va au café Den avec mon copain. Un petit repère tranquille avec des petits plaisirs à manger et boire, on papote on rigole on profite de ce qu’on a. Plus tard je rentre avec lui, chez lui : il y a aussi d’autres gens que je connais et que j’aime bien. On fait chacun un peu nos trucs. A un moment je n’arrive plus à parler alors j’écris à la place, mais je communique. </p>
<br>
<p>On regarde un film le soir, j’ai mangé ce que je voulais et j’ai fait plein de câlins, et des petits massages à mon copain pour ses douleurs. Il nous a même fait à tous un chocolat chaud avec des marshmallows, des petits soins bien appréciés de tous.
Plus tard on va se coucher, on rigole pas mal, on s’endort assez bien.</p>
<p>Petit réveil tout doux aujourd’hui. Mon copain qui dort sur mon bras et contre moi, je poste un message amoureux sur les réseaux, le chat est sur nos pieds, j’attends tranquillement en regardant mon téléphone pendant une heure. Il fait un peu chaud, rien de si pire, je regarde de temps en temps mon copain changer de position, se blottir contre moi.</p>
<p>Puis il se réveille. On partage des nouvelles : moi ça va, lui aussi. Bon, on s’est réveillés souvent, ce n’était pas le meilleur sommeil, mais on est tranquilles, dans les câlins et les petits bisous, un matin doux et tranquille. Les besoins nous rattrapent, on se lève, le chat se fait nourrir, on va aux toilettes, petit chocolat chaud : un réveil calme et doux. On parle de moi qui doit rentrer, on parle de ce que je dois rester en vie. </p>
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<p>Hier après le médecin, on va au café Den avec mon copain. Je suis épuisée, nerveuse, mais je sais que ça sera moins pire que chez moi. Je prends un trucs à boire mais j’ai la gerbe. Je suis épuisée. Plus tard, je rentre avec lui, chez lui : il y a aussi d’autres gens que je connais et que j’aime bien. Je suis en trop, et je n’ai pas mes lames. Je ne peux même pas couper, couper encore. On fait chacun un peu nos trucs. Je suis clairement en trop. A un moment je n’arrive plus à parler, alors j’écris à la place : j’explique que je veux me mutiler, que je suis en trop, que ça ne va pas, mon copain essaye de me rassurer. </p>
<br>
<p>On regarde un film le soir, j’ai pu manger heureusement, je stim pour me calmer et j’ai fait pleins de câlins, des petits massages à mon copain pendant que je voulais juste crever, crever là. Il nous a même fait à tous un chocolat chaud avec des marshmallows, des petits soins bien appréciés de tous, mais pas moi, moi c’est beaucoup trop finalement, et je suis mal, j’arrache mes plaies, mais je dis rien.
Plus tard on va se coucher, on rigole pas mal, on s’endort assez bien (enfin on s’endort quoi). </p>
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<p>Petit réveil tout doux aujourd’hui. Mon copain qui dort sur mon bras et contre moi, je poste un message amoureux sur les réseaux, le chat est sur nos pieds, j’attends tranquillement en regardant mon téléphone pendant une heure, et en planifiant. Mourir dans ce quartier là ça irait. Pas de sang pour ma coloc. De nuit y’a personne on me récupérera pas. Il suffit que j’amène mes lames. Que je stocke des médicaments. Ici ça peut le faire. Ça peut le faire. Pendant une heure, je plonge là dedans. Il fait un peu chaud, rien de si pire, je regarde de temps en temps mon copain changer de position, se blottir contre moi.</p>
<p>Puis il se réveille. On partage des nouvelles : moi ça va (pas du tout), lui aussi. Bon, on s’est réveillés souvent, ce n’était pas le meilleur sommeil, mais on est tranquilles, dans les câlins et les petits bisous, un matin doux et tranquille, au goût de mort. Les besoins nous rattrapent, on se lève, le chat se fait nourrir, on va aux toilettes, petit chocolat chaud : un réveil calme et doux. On parle de moi qui doit rentrer, on parle de ce que je dois rester en vie. </p>
<p>Je dois rester en vie.</p>
]]><![CDATA[Un peu de neurosciences derrière les PTSD-SSPT]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/un-peu-de-neurosciences-derrière-les-ptsd-sspt/2021-06-17T14:20:06.425413+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-06-17T14:20:06.425413+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Malgré quelques contradictions et manque d’études sur le sujet à l’heure actuelle pour confirmer certaines précisions, le monde de la recherche et de l’imagerie semble s’accorder sur l’implication de trois zones du cerveau quant à la gestion du Syndrome de Stress Post Traumatique (PTSD en anglais, SSPT en français*) : l’amygdale, le cortex préfrontal médian, et l’hippocampe. Ces trois zones sont reconnues comme le circuit neuronal de la gestion du stress, leur modification ayant un impact sur cette gestion, et sur la possibilité de génération de troubles de l’humeur et troubles psychotiques. J’ai décidé de vous épargner les détails hyper scientifiques, par contre, je vous mets en source malgré tout les écrits que j’ai lu pour écrire cet article de vulgarisation.
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<b>Discutons d’abord de l’amygdale : </b>
<img src="https://blog.witch.academy/static/media/6F7C328D-5D35-F3B4-7CA5-6E562AC576F2.jpg" alt="Coupe latérale de cerveau montrant l’agmydale au niveau inférieur du cerveau">
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Reconnue pour gérer la réponse émotionnelle, notamment la peur face à des menaces, on constate une hyper-réaction de cette zone chez une personne avec SSPT, que les stimulus soient liés à un trauma ou non (par exemple en voyant la peur sur le visage d’une autre personne). Sa sur-réaction provoque une hypervigilance de l’individu, une augmentation de l’anxiété, réponse de panique : on la lie alors avec la sévérité du SSPT chez l’individu•e.
On associe un volume proportionnellement inverse à la sévérité des symptômes de SSPT, des symptômes dissociatifs, du déficit de la mémoire verbale, de la sévérité de l’exposition au risque de combat. Ainsi, un•e individu•e avec un volume réduit de l’amygdale a un risque pré-existant de développer un SSPT.
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<b>Le second acteur de notre circuit est le Cortex Préfrontal Médian : </b>
<img src="https://blog.witch.academy/static/media/23615148-CAD7-1C7C-4435-B78AE8CCE847.jpg" alt="Coupe latérale du cerveau montrant le cortex préfrontal médian vers le centre à l’avant">
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On suppose qu’il provoque l’arrêt de la réponse de la peur et des émotions négatives par inhibition et régulation de la réponse de l’amygdale. C’est de lui que découlera ou non la présence d’un stress pathologique. L’hypothèse étudiée est que son volume et son activation étant réduite, les réponses de peur enclenchées par l’amygdale deviennent disproportionnées, on assiste à une reviviscence du trauma ou des réactions disproportionnées sans déclencheur lié au trauma. On assume alors que la réaction de ce cortex est inversement proportionnelle à la sévérité du SSPT.</p>
<p dir="auto">Néanmoins en 2009 persistait encore un besoin d’étude supplémentaires concernant cette zone du cerveau, certaines études contradictoires suggérant que la fonction première de ce Cortex ne soit pas l’inhibition de l’amygdale.
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<b>La boucle est bouclée à l’intervention de l’hippocampe : </b>
<img src="https://blog.witch.academy/static/media/44B26093-5B3F-DB68-5ED9-9B1A97E683A8.png" alt="Coupe du cerveau montrant en bleu la position de l’hippocampe, vers le centre">
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Cette zone gère la mémoire et le contexte. Chez une personne affectée par un SSPT, on constate des conséquences sur la mémoire déclarative (utilisée pour les listes ou les faits) qui est alors déficiente. L’hippocampe permet également d’enregistrer les souvenirs et de les ressortir plus tard grâce à des déclencheurs cohérents, mais aussi de séparer le passé du présent. Les dégâts sur l’hippocampe empêche cette dissociation du passé vis à vis du présent, empêche l’interprétation correcte du contexte, provoquant l’existence de déclencheurs, de reviviscences.
Lorsque l’hippocampe est réduit on note également un stress induit plus important. A savoir que ces conséquences sont notées (en 2007) seulement sur les adultes et non pas durant les phases de développement infantiles. Les conséquences sont donc délayées dans le temps, et on constate par ailleurs que les personnes ayant dépression, troubles borderline de la personnalité, troubles dissociatifs de l’identité, et SSPT, ont comme point commun une exposition à des abus durant l’enfance.
En 2006, les études se contredisaient encore beaucoup, suggérant que ces conséquences sur l’hippocampe ne concerneraient que des sous groupes, tels les personnes avec SSPT chroniques, ou comorbidités type dépression ou dépendance à l’alcool. Il est suggéré que ça soit une conséquence de l’imagerie choisie. Malgré tout, les études s’accordent sur la réduction du volume de l’hippocampe.
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<b>Et la chimie là dedans ? </b>
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En 2007 des études ont démontré que les effets sur l’hippocampe sont réversibles grâce à certaines médications (paroxetine, phénytoine) et un changement d’environnement. La paroxetine permet une neurogenèse, une diminution du cortisol**, une réduction du débit cardiaque en situation de stress, une amélioration de la mémoire. La phénytoine permet particulièrement l’augmentation de l’hippocampe.
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<b>Conclusion :</b>
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Les trois acteurs de la réponse de stress post traumatique semblent globalement être l’hippocampe, le cortex médial préfrontal, et l’amygdale, travaillant main dans la main pour gérer la réponse de stress afin qu’elle soit adaptée à chaque situation. Chez des personnes ayant un SSPT, cette réponse est souvent disproportionnelle, peu adaptée, et parfois sans rapport avec la situation présente.
Elle provoque troubles de la mémoire, de la gestion du temps et de l’espace, élévation du stress et du rythme cardiaque. Mais il semblerait que certaines études avancent dans le sens d’une réversibilité de ces effets grâce à de la thérapie comportementale et certaines médications adaptées.
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*SSPT/PTSD : défini par les reviviscences du trauma, l’anesthésie émotionnelle, l’évitement, l’hyperstimulation à la stimulation de stress
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** On note l’augmentation de la réponse au cortisol et une réduction de l’amygdale chez des personnes affectées par le trouble borderline de la personnalité et le trouble dissociatif de l’identité
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<i>Sources :
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<br>
Bremner JD, Elzinga B, Schmahl C, & Vermetten E (2008). Structural and functional plasticity of the human brain in posttraumatic stress disorder. Progress in brain research, 167, 171-86 PMID: 18037014
<br>
<br>
Koenigs, M., & Grafman, J. (2009). Posttraumatic Stress Disorder: The Role of Medial Prefrontal Cortex and Amygdala The Neuroscientist, 15 (5), 540-548 DOI: 10.1177/1073858409333072
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Amygdala, medial prefrontal cortex, and hippocampal function in PTSD. Annals of the New York Academy of Sciences, 1071, 67-79 PMID: 16891563
<br>
<br>
Structural and functional brain changes in posttraumatic stress disorder. The Journal of clinical psychiatry, 65 Suppl 1, 11-7 PMID: 14728092, Rocha-Rego, V., Pereira, M., Oliveira, L., Mendlowicz, M., Fiszman, A., Marques-Portella, C., Berger, W., Chu, C., Joffily, M., Moll, J., Mari, J., Figueira, I., & Volchan, E. (2012). </i></p>
]]><![CDATA[Petit guide sur l'auto-mutilation]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/petit-guide-sur-l'auto-mutilation/2021-05-26T22:12:49.331729+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-05-26T22:12:49.331729+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Je me suis mutilée, j’ai certaines cicatrices, d’autres disparues. Des fois, encore, je me mutile. A chacun •e ses raisons de faire des crises d’auto-mutilation, la question de cet article ne va pas tellement être “pourquoi” mais “quoi faire”. Comment réagir si un•e proche vous contacte et vous dit qu’il/elle/iel/ael se mutile ou vient de se mutiler, que ça soit quand vous êtes sur place ou quand vous êtes à distance.
Petite précision qui ne mange pas de pain : je ne suis pas médecin. C’est mon expérience, et les retours que j’ai eu étaient positifs.</p>
<p dir="auto">Ça va globalement tourner tout autour du même axe : la bienveillance. Et en vous informant, j’espère réduire le petit sentiment de panique qui s’installe parfois.
Celle là, la petite voix qui fait qu’on sait pas trop comment réagir et que des fois du coup… On fait même rien.
Allez, j’arrête de tourner autour du pot, rentrons dans le vif du sujet.</p>
<p dir="auto">Quand on se mutile, s’est mutilé•e, et qu’on a un•e témoin visuel•le ou quelqu’un qu’on a contacté, y’a souvent quelques détails à prendre en compte.
En premier : on est rarement très fier•e•s de l’accomplissement. Pour ne pas dire on a honte, on se juge, on veut le cacher, et on ne veut pas le regard jugeant de l’autre, le regard de cette personne qui ne va pas comprendre et poser des questions qui gènent, type “comment tu t’es fait ça”.
Finalement, la première chose à faire, c’est bien de montrer de la bienveillance, si la conversation s’engage ou que la crise est en cours. Dire qu’on est là, dire qu’on ne juge pas, rester là ou s’assurer que la personne n’est pas seule (et en bonne compagnie si jamais) si c’est en train de se passer à l’instant T. Même une présence par texto, ça peut aider. Même quand on ne dit rien, si jamais la personne ne veut pas qu’on parle.</p>
<p dir="auto">Ensuite, il y a plusieurs petits pas qui peuvent être de bons réflexes, qui sont des réflexes de soins, et qui nous apprennent à prendre soin d’un corps qu’on a suffisament rejeté, ou des émotions qu’on y a reporté, en soignant les plaies justement. A chaque plaie ses soins, si c’est une coupure il s’agit de désinfecter, d’arrêter les saignements, de couvrir la plaie, répéter chaque jour. Si c’est une brûlure, de l’eau tiède, de la crème adaptée, et de même répéter régulièrement. Ne pas hésiter avec les baumes cicatrisants.</p>
<p dir="auto">J’exclu de l’exemple toute personne qui pour des raisons personnelles souhaite conserver ses cicatrices. C’est son choix. Dans ce cas proposer une désinfection de la plaie, la/le/lae guider dans le soin et ou l’appliquer si nécessaire, ce sera quand même bien.</p>
<p dir="auto">Mais il y a aussi la possibilité, tout simplement, dans le cas d’entaille, de suggérer de prendre soin à avoir une lame qui est propre, pour réduire les risques infectieux. Voire, une lame qui coupe bien (pas le couteau de cuisine qui déchiquète), si jamais pour les soins après ça aide aussi.</p>
<p dir="auto">La crise se passe pour une raison. A mon très humble avis, la question n’est pas forcément de l’arrêter à tout prix, mais de s’assurer que la personne n’encourt pas de danger supplémentaire, et l’aider là dessus. Si la personne, c’est toi qui lit, je souhaite te dire que tu n’es pas une personne inférieure à cause de ça. Que ça ne va pas durer à l’infini. Prend soin de toi, autant que tu peux, entoure toi de personnes aimantes autant que tu peux, apprends à prendre soin comme tu peux de toi, même si c’est après les faits. S’il s’agit de crises de panique qui déclenchent ça, je ne suis pas la meilleure personne pour conseiller, malheureusement. Je n’ai pas de recette magique pour éviter la crise, mais je sais qu’apprendre à se soigner, c’est beaucoup, même pour dans la tête.</p>
<p dir="auto">Alors s’il te plait, prend soin de toi, du mieux que tu peux.</p>
<p dir="auto">Petit récap :</p>
<ol dir="auto">
<li>Surtout pas de jugement</li>
<li>Proposer des outils propres</li>
<li>Rester présent•e, proposer de l’écoute si besoin</li>
<li>Proposer/guider/appliquer des soins</li>
</ol>
<p dir="auto">Ne SURTOUT pas faire (ce sont de vrais faits) :</p>
<ol dir="auto">
<li>Faire du chantage affectif</li>
<li>Culpabilisation</li>
<li>Forcer la personne à envoyer des photos</li>
<li>Menacer la personne d’envoyer un poster de ses plaies “à la prochaine occurence”</li>
<li>Exprimer de la déception</li>
</ol>
<p dir="auto">Prenez tous•te•s soin de vous et de celleux que vous aimez,
Bises</p>
]]><![CDATA[PTSD-(C) : Troubles post traumatiques complexes & Dissociation 101]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/ptsd-c-troubles-post-traumatiques-complexe-dissociation-101/2021-02-25T11:07:32.853872+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-02-25T11:07:32.853872+00:00<![CDATA[<p dir="auto">Quand on réagit à une situation, en principe, le cerveau modère la réaction pour qu’elle soit adaptée à ce qu’il se passe face à nous. Mais dans le cas de PTSD, et de dissociations traumatiques, autres troubles de l’humeur, il y a ce qu’on appelle une fenêtre de tolérance réduite.</p>
<p dir="auto">La fenêtre de tolérance, quand on est dans ses limites, on réagit disons de façon proportionnée à la situation. Quelqu’un qui vit sa vie et qui n’est pas spécialement neuroatypique sortira rarement de cette fenêtre de tolérance : il faudrait une situation de stress importante.
Seulement, quand on a des PTSD ou PTSD Complexes, c’est à dire des traumas répétés à travers le temps et qui ont eu le temps de prendre leur assise, cette fenêtre de tolérance est petite, ainsi le moindre stress peut faire aller dans les extrêmes pour certaines personnes. Ça peut être le cas dans des troubles borderline, la bipolarité, les ptsd, les troubles anxieux (ces derniers étant généralement symptomatiques d’autres cas de neuroatypies et de violences vécues).</p>
<p dir="auto">Quand on sort de la fenêtre de tolérance, on perd contrôle. Il y a des techniques d’ancrage pour faire face, je vous partagerai celles que mon psy m’a donné dans un autre billet.
Mais à quoi ça ressemble quand on perd contrôle ?</p>
<p dir="auto">On peut sur-réagir, ou sous-réagir.</p>
<p dir="auto">Dans les sur réactions, il y a des explosions de colère par exemple, une arythmie cardiaque, hyperventilation, autres réactions à fleur de peau, des obsessions avec des pensées en boucle.</p>
<p dir="auto">Dans les sous réactions, on peut se sentir gelé peu importe la quantité d’habits, on est déconnecté·e des émotions (on dépersonnalise et/ou on déréalise également), on perd la notion de temps et d’espace.</p>
<p dir="auto">Ces deux listes ne sont pas exhaustives, mais elles donnent quelques bons exemples de ce qu’il peut arriver avec une fenêtre de tolérance réduite, très rapidement. Néanmoins il faut préciser que c’est quelque chose qui s’éduque ou se ré-éduque, en thérapie ou soi-même, afin d’écarter les limites et pouvoir avoir des réactions plus supportables.</p>
]]><![CDATA[Dissociation 101]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/dissociation-101/2021-02-20T18:30:24.258582+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-02-20T18:30:24.258582+00:00<![CDATA[<p>La dissociation ça peut être un grand mot qui fait peur. C’est en fait un phénomène assez courant, et pas forcément pathologique. Et oui, à vous aussi ça vous arrive.</p>
<p>Dissocier, en court, c’est faire une séparation entre vous même et quelque chose d’autre. Ça peut-être votre corps, votre environnement, le temps, l’espace, etc. A ce titre, quand vous faites un chemin machinalement et que vous vous êtes assez déconnecté.e.s que vous êtes arrivé.e.s sans vous en rendre compte, vous venez de dissocier. Ça arrive sur les chemins routiniers en voiture par exemple. C’est un processus à ce moment normal.</p>
<p>La déréalisation et la dépersonnalisation peuvent cependant également être pathologiques selon leur degré de présence dans la vie d’un.e individu.e. Mais c’est quoi ?</p>
<p>La déréalisation, c’est la déconnexion à l’environnement : ça peut inclure les 5 sens, le temps, l’espace. Votre corps reçoit les signaux mais vous ne les percevez pas. Vous pouvez avoir l’impression que le monde n’est pas réel, les objets pas aux bonnes dimensions, etc.</p>
<p>La dépersonnalisation, c’est la déconnexion à son sens de l’identité : on se voit par exemple à la troisième personne, on est coupé.e.s de nos émotions, les souvenirs peuvent paraître appartenant à quelqu’un d’autre, tout comme ce qu’il se passe sur le moment.</p>
<p>Seuls, à une occurrence faible, ces phénomènes sont juste symptomatique du fait que le cerveau ne peut pas tout gérer tout le temps. Mais quand ça prend de l’ampleur dans la vie de quelqu’un, cela peut-être handicapant dans sa vie sociale, son travail, ses propres soins (j’ai testé pour vous ne plus sentir la soif en pleine canicule et ne pas boire pendant 3j) et besoins les plus basiques.</p>
<p>Sur un autre billet, et pour pas tout vous faire absorber en une fois, on parlera PTSD puis Troubles Dissociatifs de l’Identité.</p>
]]><![CDATA[Je suis fol·le]]>https://blog.witch.academy/~/SantéMentaleDunBlobChaotique/je-suis-fol·le/2021-02-15T17:50:55.526565+00:00Dusty Crewhttps://blog.witch.academy/@/dustycrew/2021-02-15T17:50:55.526565+00:00<![CDATA[<p>Je suis fol·le.
Je suis bipolaire type 2. Je suis traumatisé·e. Je suis dissocié·e. Je suis anorexique. Mon cerveau rentre pas bien dans les cases.</p>
<p>J’ai mis du temps à l’accepter. Parce qu’on n’en parlait pas dans ma famille. La psychothérapie c’était bon à finir drogué·e aux antidépresseurs et accroc et basta. Génération grands parents, les termes de troubles mentaux n’existent pas, tout ce qui touche au neurologique est tabou. L’épilepsie est “un petit problème nerveux”, la dépression “se soigne en allant marcher un peu chaque jour”, la bipolarité n’existe simplement pas.
Alors ça n’existait pas chez moi non plus. Ça ne me venait même pas à l’idée.</p>
<p>A 13 ans, première fois de ma vie que je suis seul·e dans la maison et je prends un couteau et commence à l’appuyer sur mes veines. Mais non, tout va bien. Cette fois-ci je n’ai rien fait finalement, raccroché·e à la réalité par ma relation à ma meilleure amie. J’ai 13 ans et je fais une dépression sévère. J’ai déjà des troubles du comportement alimentaire naissants. Mais de tout ça je n’en parle à personne parce que à être si tabou ça me semblait être normal. Bon, quand même j’ai prévenu deux personnes que ça n’allait pas du tout, mais non, sinon, j’étais normal·e.
Le pire c’est que quelque part j’étais normal·e, la dépression à cet âge n’est pas si rare.</p>
<p>Quand, en seconde j’ai disons fait passer le message à mes parents que je faisais de l’anorexie mentale, c’était faux. L’infirmière était une abrutie finie, et non, je n’irai pas à ce rdv qui m’aurait permis une prise en charge par des gens qui connaissent les Troubles du Comportement Alimentaire, les fameux TCA.</p>
<p>Quand, à mes 19 ans, j’explose les scores des quiz sur la dépression, je n’utilise toujours pas le mot pour moi. D’ailleurs je suis même incapable de dire “Je vais mal.”. Incapable. Et je suis tombé·e de haut, j’ai réalisé “ça fait au moins 6 ans”. Et ce n’était que le début des réalisations. A l’époque je n’ai pas encore faire ma première phase hypomaniaque, à l’époque “je” ne comprenais pas que j’étais composante d’un système d’alters qui dissocient leurs émotions entre elleux.</p>
<p>Et j’ai mis du temps à accepter, chaque fois. Parce que chaque fois j’ai l’impression qu’on me rajoute un rock sur le dos et qu’on s’attende à ce que j’aille aussi vite que tout le monde. Aujourd’hui, je galère à accepter le mot handicapé. Pourtant même l’état reconnait que je le suis.</p>
<p>Ne pas parler santé mentale ça aurait pu me tuer, à 13 ans. Ce n’est pas sensé être un tabou, ni “un truc à accepter”.
C’est réel et c’est là, alors à présent, cherchons nous les outils pour travailler avec ça. Et n’ayons pas honte : ça n’a jamais été un choix.</p>
<p>Axel·le</p>
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