of our favourite (murder)bot

du sabotage & of some boring & depressing (french) shit…

cover of martha wells’ network effect

first i’m gonna talk about network effect, the fifth installment in martha wells’ series of murderbot!

some lowkey personal stuff before getting into the review proper :our favourite murderbot is set to be back for another three volumes to be released i dunno when and i was eager to get back into its stories with this volume, the last i had to read yet, since i read the sixth installment before this one and i read all the other ones in the series in french and i was curious to read at least one volume in english as i suspected the translation was maybe getting past some stuff (the example i could pick right up reading this volume was murderbot’s and art’s pronouns: both use “it” a pronoun a bit untranslatable in french but as far as to other stuff, i’d have to comb over the text with the french translation side by side and yeah, whatever… not doing that!)

okay, so with that out of the way, this volume is way bigger than the previous installment, which is fine by me, i love murderbot! (but urgh, small aside again: the quality of the paperback edition i got is just downright fucking shit, the cover falls apart pretty quickly…)

pour reprendre l’histoire de ce volume donc: murderbot is out on a new survey with its humans (yes its even tho murderbot keeps on insisting that they’re not its friends xD) and on their way back, they come across another ship out to kidnap them (or more accurately as it turns out: it) and said ship is ART, that hmmm other (not-)friend (and also notorious asshole, it must be said) who has been infringed upon by unknown assailants. and so starts our troub… errr, story!

and i must say: i fucking loved that volume in particular, it’s full of wits & twists, funny and well developed! story-wise, the rhythm is just great, ever crescendo overall but with small moments of… calm, i guess? all the relationships are well handled and the characters well developed and in a way that makes sense and we see more of the in-story universe (which was my main issue with the other books in that we don’t get to see much of the world outside a narrow point, whereas here we get some hints)

also, i really loved the way murderbot 2.0 handled that (gestures vaguely) yeah, no more spoiler =p

and the themes are the same as before, basically, but they’re explored much more in-depth here! (identity, relationships between conscious constructs, friendship, exploitation of labor under capitalism among others!) plus, as someone else said: the way murderbot is autistic-coded is very well done and handled just right! and even more than that, through murderbot’s pov, this series continues to show how our ableist & capitalist society sees autistic and neurodivergent folks as constructs to be handled as objects/things first, as people never second.

so yeah, i loved it all and whole!

niveau d’emmerdement/boredom levels: never boring so: 0 / 10

note générale/overall note: 9 (voire 9,5) / 10

couverture de il faudra faire avec nous par lë agary

en deuxième bouquin pour cette chronique, un livre qu’on m’a prêté lors la résidence d’écriture collaborative dans les pyrénnées et que j’ai lu sur place du coup: Il faudra faire avec nous par Lë Agary, à retrouver chez les étaques qui présentent d’ailleurs le livre comme “un manuel de sabotage déguisé en roman ou, plutôt un roman déguisé en manuel de sabotage” et en effet, on peut se poser la question! mais on reste très clairement dans une fiction spéculative et donc dans le domaine de l’imaginaire, quand bien même l’histoire est réaliste au possible…

donc pour l’histoire: on nous plonge direct dans l’action d’un sabotage de stations d’essence et de tout un tas d’autres plus ou moins importants: du simple retrait d’affiches publicitaires à la prise de photo avec graffiti d’un politique, en passant par le black bloc. bref, que des actions plus ou moins directes mises en avant! avec toujours ce vague franck en arrière-plan, personification générale ever so present du capitalisme et de l’hétéropatriarcat, que cherche à nuire/abattre notre narratrice activiste queer et anar. un récit œuvrant pour la banalisation du sabotage.

le tout raconté sur l’espace d’une seule semaine dans une écriture franche et directe, incisive même, sans fioriture, qui nous instillerait presque l’envie de suivre l’exemple des persos… ça percute pas mal et c’est un peu un délire que de les suivre dans l’action, toujours et encore, en crescendo là encore mais sans vrai moment de répit cette fois - sans temps mort, quoi…

heureusement que le livre est court parce que je ne vois pas comment les actions auraient tenu la route sur l’espace d’un an ou même d’un mois. (ça aurait été moins eu d’impact, clairement)

ps: un extrait est dispo sur un site d’un truc que j’aime pas mais bon, si vous voulez le lire, c’est par là: https://lundi.am/Il-faudra-faire-avec-nous

niveau d’emmerdement: pas le temps pour donc ouais 0 / 10

note générale: 6 à 7, voire 8 à la limite, if we’re generous / 10

couverture de paris 2119 par zep et bertail

avec ce troisième bouquin, je passe (enfin) à la partie maudite de cette chronique, à savoir quelques bandes-dessinées de sf kinda meh, bof, vraiment bof. la première bd du lot: paris 2119 par zep au scénar et storyboard et bertail au dessin, à retrouver chez rue de sèvres.

comme le titre l’indique clairement, l’histoire se passe à paris en 2119, où tout le monde qui le souhaite peut se téléporter d’un bout à l’autre du monde via des cabines individuelles “transcore” et un mec blanc cishet refusant de les utiliser (par nostalgie, presque) découvre le petit secret derrière ces cabines: il s’agit en fait de cabines faisant usage de clonage via copie à l’échelle moléculaire en transmettant les données à très haute vitesse d’une cabine à l’autre, copiant ainsi les usagèr.es à souhait, en “supprimant” leur corps original resté derrière… sauf que parfois, la version originale peut rester en vie pour une raison ou une autre et s’échapper de la cabine. de plus, la copine du mec, noire et belle, est adepte des cabines et notre héros fera tout pour la revoir euh sauver.

en bref, une énième dystopie, quoi: le plot est on peut plus overdone/overused, cent fois déjà fait et refait et l’histoire est tellement basique dans la sf que vous pourriez certainement trouver la même, et ce même du côté des classiques, et peut-être en mieux, qui sait? seule la partie graphique aurait peut-être pu valoir le coup, surtout pour les décors, si ce n’était pour cette over-sexualisation (et exotisation) de la seule protag noire de l’histoire mise en avant… qui plus est, copine du “beau” mec blanc, qui lui comme par hasard n’est pas sexualisé, bien entendu! (sighs)

niveau d’emmerdement: boring as heck, even tho it’s short: 5 à 7 / 10

note générale: pas plus de 4, voire 3 / 10

couverture du tome 1 de le mur par charreyron et alberti

pour la deuxième bd du lot, je vais parler des tomes 1 à 3 de la série le mur par alberti d’après un scénar (à la base une idée de film) de charreyron, à retrouver chez glénat.

alors, voyons: c’est l’histoire post-apo et dystopique d’un mur (ben oui, pardi!) que deux enfants/ados, solal et sa sœur eva vont tout faire faire pour franchir car la frangine souffre d’une maladie et qu’iels deux arrivent bientôt à bout de médocs et iels espèrent et croient (non, ont foi de?) pouvoir en trouver plus à trouver dans un soi disant eden, qui se trouverait au-delà du dit mur, dont l’enceinte est protégée par des robots. à l’approche du mur, iels croisent la route d’un gang essayant elleux aussi de pénétrer les lieux mais pour d’autres raisons.

sauf que… spoiler, spoiler! il se trouve que le soi disant paradis (dans lequel se sont enfermé.es des riches et d’autres privilégié.es pour s’abriter des conséquences d’une catastrophe à venir et dans lequel a tenté de pénétrer un des membres du gang dans son enfance) a tourné au cauchemar, les personnes présentes ayant été transformées en, well, basically energy zombies, leeching & living off whatever energy source they can find. et donc, le mur ne doit pas être breeched, coûte que coûte, unless ya want a second apocalypse, avec des zombies cette fois!

et donc ouais, on a là une énième dystopie post-apo avec des zombies… bref, peu de choses à dire côté histoire et plot, à part oh, la belle analogie de comparer des riches et privilégié.es à des energy zombies! sarcasm sinon, ça suit grosso modo les codes habituels du/des genre.s en question avec juste un twist sur leur origin story. côté originalité et moralité à deux sous, on repassera.

et pour ce qui est du dessin? ben, euh pareil ma foi… même si j’aime plutôt bien le dessin à la couleur en aquarelle, le style et l’ambiance général.es rappelle pas mal celui des comics, surtout pour ce qui est de la narration, avec le cadrage et le storyboard, mais en bien plus illisible pour les scènes de combat/d’action, notamment. ce qui aurait pu être un petit film d’action est décliné ici en bd illisible pour les scénes principales. et puis, question de rythme, on repassera aussi.

dommage mais bon, parfois vaut mieux savoir laisser tomber des projets et leur faire prendre la poussière à jamais que de les sortir des tiroirs…

niveau d’emmerdement: ben, comme la dernière bd: boring as shit… 5 à 7 / 10

note générale: pas plus de 3 / 10

couverture de shangri-la par mathieu bablet

et dernièrement deux bds de mathieu bablet, à savoir shangri-la et carbone & silicium, toutes deux à retrouver au label 619 chez ankama. j’ai hésité à faire une critique des deux à la fois, tant les thèmes sont liés et les deux ont les mêmes soucis mais au final, ce sera séparément.

shangri-la tout d’abord: dans un futur plus ou moins lointain, l’humanité a dû quitter la terre à cause de la pollution et s’est donc exilée dans une énorme (ou des, chais plus) station spatiale dans laquelle vit une société en circuit fermé et huis-clos dirigée par une entreprise (la seule existante, d’ailleurs) à qui on voue quasiment un culte et a aussi fait muter des animalaux (chien.nes et chat.tes principalement) pour que ces dernièr.es puissent parler et être doué.es de conscience. un mec (ingénieur, je crois?) est dépêché sur une station de recherches (plus petite que la station où tout le monde vit) suite à un phénomène ayant eu lieu, une explosion ou implosion en lien avec un projet que des scientifiques ont entrepris. le projet en question? ni plus ni moins que la création ex-nihilo d’une nouvelle humanité pour coloniser shangri-la, la région la plus hospitalière de titan après terraformation partielle…

ouais, une genèse 2.0 entirely made from scratch by humanity! sauf que ça demande une quantité phénoménale d’énergie risquant de compromettre l’intégrité de la terre, vu qu’on libère en se faisant rencontrer de l’antimatière avec de la matière. bref, notre protag va devoir se frotter à cet épineux problème, le tout sur fond de manifestations anti-mutant.es et d’une révolte parallèle menée par une mutante pour prendre le pouvoir.

c’est là encore une énième dystopie, quelque peu post-apo, et qui se veut politique mais de fait ne l’est pas du tout, tant la critique sociale n’a pas été réfléchie plus loin que le bout du nez, résultant en une morale à deux sous, avec un bon gros manque de subtilité, rendant tout le propos apolitique. (très gomasio-esque comme le disait une autre personne ; dans le genre “ohlala le capitalisme c’est mal, vous vous rendez compte?”) on a aussi une grosse référence à la ferme des animaux d’orwell (en copié/collé, quasiment, mais en reprenant le concept dans l’espace) qui fait office de critique envers la technologie, l’industrie et le capitalisme. et que dire de la révolte pour prendre la place des personnes au pouvoir et au final ne rien changer? et puis le manque de réflexion derrière l’allusion au racisme avec les animalaux mutant.es qui sont donné.es comme solution à ce dernier, dans le genre on crée de toutes pièces un groupe d’êtres doués de conscience sur/contre qui l’humanité entiére peut se liguer et s’en donner à cœur de joie pour se défouler et enrayer un peu la violence soi-disant intrinsèque à notre espèce… ouais, on repassera hein.

la narration est plutôt “cyclique”, avec les toutes premières pages qui peuvent causer une bonne grosse confusion car apparemment sans rapport avec la suite directe. au niveau des thèmes, ça fait un peu foutraque. comme si on avait voulu mettre trop de trucs dans le même sac. il y a pas mal de violences gratuites, dont une scène de viol graphique. (je préfère prévenir)

sinon, en parlant du niveau graphique justement, c’est basique et le chara design est tellement peu réfléchi que tous les persos se ressemblent pas mal, à tel point qu’on a des soucis à les différencier, surtout les persos secondaires.

niveau d’emmerdement: encore une fois, boring as fuck et qui plus est, c’est très pessimiste donc soyez prévenu.es, c’est déprimant à donf! 6 à 8 / 10

note générale: pas plus de 4, voire 3 / 10

couverture de carbone & silicium par mathieu bablet

et finalement donc, carbone & silicium: l’histoire d’une soi-disant romance entre deux I.A.s qu’on a incarné dans des corps androïdes/robotiques (du moins c’est une romance d’après d’autres critiques alors que c’est très clairement une histoire d’amitié et il y a pas une once de romance entre les deux, enfin bref) à la base, ces I.A.s sont deux prototypes d’une nouvelle génération de robots devant prendre soin des personnes âgées, du fait d’une population humaine toujours plus vieillissante. leur corps sont ainsi destinés à se casser/mourir après 15 ans d’activités et ce fait est gravé dans leur corps/code (exemple parfait d’obsolescence planifiée pour faire du fric) sauf qu’une tentative d’évasion de leur part tourne mal et seule une des I.A.s, Silicium de son nom (à qui on a donné un corps androïde à l’aspect d’un homme noir de grande taille) lors d’une virée en Inde en dehors du labo pour leur faire voir le monde puis une femme faisant partie de l’équipe qui a conçu les I.A.s a des regrets et donne à l’autre I.A. (à qui des représentants les entreprises ayant investi dans la conception des I.A.s et robots, ont donné un corps androïde à l’aspect d’une femme hypersexualisée par ces mecs, donc conventionnellement belle et blanche, sans pilosité et avec une forte poitrine) une mise à jour du code qui lui permettra par la suite de sauter de corps en corps robotiques, une fois arrivée chaque date de péremption, qui est planifiée dés qu’une I.A. occupe le corps, soit au bout de tous les quinze ans. Si le corps est cassé avant ces quinze ans, elle devra vivre avec ce corps jusqu’à la dite date et si elle se casse définitivement sans pouvoir changer de corps, c’est la mort assurée. ainsi on suit nos deux I.A.s se rencontrant et s’éloignant seulement pour se rapprocher à nouveau au fil des décennies et des siècles, jusqu’à accompagner la fin de l’humanité…

encore une énième dystopie, certes moins violente et un poil moins moralisante que la dernière, plus contemplative et qui se veut aussi tout à la fois politique et philosophique. on y rencontre les mêmes problèmes, tant graphiquement, bien qu’il y ait une amélioration côté chara design et palette couleurs, que thématiquement parlant: c’est très apolotique pour les mêmes raisons données plus tôt avec en plus une hypersexualisation non remise en question du robot “féminin” et il y a même un moment où elle se retrouve avec des parties du corps assemblées depuis au moins deux robots différents, et donc avec un pénis et et des seins et elle est nue durant tout le long de la scène (paie ta transmisogynie fétichisante, mate…) alors que le robot masculin n’est quasi jamais dépeint nu de toute l’histoire. en fait, de mémoire, la seule scène est au début, au moment de l’incarnation des I.A.s en des corps androïdes. ouais, encore et toujours: on repassera.

je trouve également qu’une réflexion plus pertinente et travaillée autour du racisme dans les deux histoires is both missing and missed. ah! et j’oubliais aussi l’ambiance glauque très collapso, présente dans les deux, mais more full blown here. bref, ces deux mondes ne donnent pas envie de vivre, c’est clair. sarcasme de plus, on a droit à une post-face de gomasio dans carbone & silicium, auteur qui se regarde le nombril à fond ici. sarcasme bref…

niveau d’emmerdement: encore et toujours boring as fuck, quelque peu moins pessimiste mais ça reste déprimant… 6 à 8 / 10

note générale: pas plus de 4, voire 3 / 10

ps: je l’ai dit ailleurs, mais toutes ces bds ne font que renforcer la réflexion du status-quo comme quoi y’aurait pas d’autres alternatives que le capitalisme, quand bien même c’est “mal” et “mauvais”