L'emmerde, c'est l'odeur qui va rester dans les étagères, là...

Ah, l’emmerde, un tas de bouquins m’est tombé sur la tronche et hop, des effluves fangeuses se sont déversées d’un des mangas. Ouais, je te dis pas qui c’est qui va devoir passer l’éponge la langue derrière… non, c’est pas toi (ni moi d’ailleurs) c’est le bug, tout droit sorti des interstices d’une bd…

couverture du second tome du cauchemar d’innsmouth en version manga

alors, cette fois on passe la carcasse de dagon à la casserole? au cauchemar d’innsmouth, enfin son adaptation manga par gou tanabe, qui marque ici la septième adaptation éditée en france (en tout, car je compte ici the outsider) celle-ci éditée chez ki-oon et traduite par sylvain chollet. on s’intéressera seulement au second tome de cette duologie! comment ça, l’est pas fraîche ma poiscaille? elle est tout juste sortie des profondeurs indicibles de l’océan, voyons! (oui bon il y a quelques jours mais t’as vu la taille?)

pour reprendre vite fait l’histoire de ce volume: robert, un jeune voyageur de passage à innsmouth en quête de ses origines se retrouve bloqué dans la ville aux habitant.es poiscailleux.ses et déchante très vite quant à sa volonté de poursuivre sa généalogie. et pour cause, des membres de sa famille en viendraient.

et cette adaptation des textes de lovecraft continue d’intriguer, ma foi. l’atmosphère empoissée d’angoisse d’innsmouth est très bien retranscrite et ressentie dans le dessin, par ailleurs toujours aussi détaillé et beau, bien que sombre! le texte, comme en filigrane, avec sa typographique simple et efficace, n’est là que pour appuyer et souligner l’ambiance, tout comme la composition et l’exécution narrative d’ailleurs… qui plus est dans ce volume, nous avons droit à de magnifiques doubles planches avec ces déferlantes de monstres! j’ai très hâte de voir les prochaines adaptations que nous réserve gou tanabe. on notera aussi qu’une bonne partie de ce tome se passe sur une même nuit et la temporalité est très bien illustrée!

niveau d’emmerdement: 0, zéro absolu. on s’emmerde pas du tout!

note générale sur la série: 8 à 9 /10

et maintenant c’est au tour du bug de finir la bonne platée de poiscaille.

couverture du premier tome de bug de bilal

bug, donc, de enki bilal édité depuis 2017 chez casterman, série de bd sf prévue en cinq tomes dont trois sortis à ce jour. on ne verra ici que le premier tome ensemble car yer bookwyrm a cassé un peu ses étagères en rangeant je n’ai lu que celui-ci pour le moment. en bref: en 2041 (ou 2042, cf bilal dans sa rencontre à laquelle j’ai assisté il y a deux jours au mollat) un bug informatique vide tous les supports numériques de leurs données en même temps qu’un astronaute revient d’une exploration martienne avec un bug dans son corps lors du trajet spatial, bug qui contient à priori toutes les dites données. (oui, on verse pas dans la subtilité là) s’ensuit alors une chasse ~~au bug ~~ à l’homme!

l’idée de départ et l’histoire elle-même avait/a tout pour me plaire mais l’exécution narrative de ce premier tome est assez confuse et ne (des)sert pas forcément très bien l’histoire. de plus, la typographie fait très basique, trop même. la composition est quant à elle meilleure et le dessin de bilal porte toujours sa patte aussi caractéristique de mixed-medias/mediums, que j’aime tant! (et on retrouve toujours la touche de bleu bilal) je pense continuer malgré mes quelques réserves, ne serait-ce que pour connaître ~~la faim~~~ le fin mot de l’histoire!

niveau d’emmerdement: alors là, je saurai trop dire, j’ai lu ça en attendant la rencontre puis dans la file des dédicaces signatures avec bilal… au pif, je dirais entre 1 et 4 / 10

note générale: 5 à 7 / 10

ps: suite à une mise en parallèle avec d’autres lectures (notamment des essais sur la sf de delany) je me dis que la mise en lien de l’espace virtuel numérique avec l’espace “réel” spatiotemporel que le/s bug/s cause/nt aurait pu être mieux mise en avant et cette considération aurait même bénéficier à l’histoire, surtout dans le contexte, qui plus est visuel, d’une/de la bd… d’après ce que j’ai compris à la rencontre (parce que oui, je suis malentendante) cette considération est bel et bien (plus?) présente dans les prochains tomes!