Les Anglophones (enfin, la partie bien tordue d'entre eux) ont une blague récurrente concernant notre cher système métrique :
Nous autres Français, concernant leur système de mesure, impérial donc, on s'en fiche plus ou moins. C'est un fonctionnement étrange qui a très peu d'incidence sur notre vie quotidienne (à moins d'aimer le football américain ;)).
Mais pour un·e développeur·euse, le sujet peut devenir une vraie préoccupation quand il faut préparer une application pour un pays l'utilisant (e.g. États Unis, Chine, Australie ou Royaumes Unis). Donc, rapide explication du fonctionnement de cette bizarrerie avec quelques faits et une bonne cuillère de mauvaise foi.
Commençons par notre si beau (en toute objectivité, bien sûr) système métrique. L'unité de référence est le mètre, étalonné sur une grandeur physique précise : la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1/299792458 secondes. La seconde, est elle aussi bien définie dans le système international (ça concerne l'atome de césium et des changements d'état, le quantique c'est précis ;), mais ce n'est pas le sujet. Le reste des unités pour les distances, utilise la base décimal, donc :
1m = 10dm = 100cm = 1000mm
Du gâteau, les écarts entre chaque “palier” sont constants. Quand on a compris qu’on fonctionnait en base 10, c’est trop facile.
Le système impérial, c’est une autre histoire. Ici, on mélange les bases et c’est n'importe quoi. Donc, on va se concentrer sur les unités principales : mile (mi), verge (yard, yd), pied (foot, ft) et pouce (inch, in). On a donc :
1 yd = 3ft = 12in = 36ft
1 mi = 1760 yd
Premier constat : la base change à chaque palier. Un coup base 12, un coup base 3. Ainsi, entre le yard et le pouce, c’est de la base 36… Et alors le top, c'est quand même ce 1760 de l'espace, cerise sur le cafard. Petite image de Wikipédia pour vous aidez à comprendre pourquoi on comprend pas :
Complexe ! Mais ne partez pas, y'a encore moyen de s'amuser puisque apparemment on fait ce qu'on veut.
En effet, pour ce qui est des mesures plus petites que le pouce, il y a deux méthodes de représentation.
La première, en décimal, avec trois chiffres significatifs. Par exemple : 0.0625in. Tiens ! Bonjour système décimal, tu t'ennuyais ? Prend un siège, on t'attendait plus !
Soit utiliser les fractions, et là, on se lâche carrément. On peut représenter la sous division avec toutes les fractions de dénominateur une puissance de deux, de 1 à 64 : ½, ¼, ⅛, …, 1/64. On trouve même dans 3DSMax un joli et surprenant 1/100 là où l’intuition nous ferait chercher 1/1000 ou un 1/128. Donc notre 0.0625 de tout à l’heure peut devenir : 4/64. Sauf qu’on sait réduire les fractions pas vrai ?! Donc on préférera 1/16 (SketchUp fonctionne ainsi). Si bien que, dans un logiciel par exemple, si une dimension est de 1/16 et que j’augmente de 1/64 (ma précision minimale). La mesure suivante affichée est : 5/64. En résumé : 1/16 + 1/64 = 5/64 Quand on est pas habitué, la lecture n’en est que plus compliquée.
Du coup, après avoir découvert tout ça je me demande : comment les anglophones peuvent avoir un problème avec le système métrique ? Quand on a réussi à appréhender le joyeux foutoir du système impérial, je m'attendais à ce que le système métrique soit tristement simple en comparaison.
Au temps pour moi.
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