Mercredi dernier s’est terminé la Hashiconf Digital 2020. Lors de la keynote, nous avons eu le droit à des nouvelles à propos de différents produits d’Hashicorp ainsi qu’à des annonces déjà publiées plus tôt dans l’année. Une des nouvelles a marqué cette keynote : le lancement de Hashicorp Cloud Platform. Voici mon opinion sur ce que c’est, ce que ça pourra être et en quoi ça pourra impacter l’écosystème du cloud.
Depuis le début, Hashicorp s’est efforcé d’aider les gens dans les tâches liées à la gestion d’infrastructure, telles que le provisionnement stable de machines virtuelles pour les postes de travail et les serveurs avec Vagrant et Packer. L’ère des solutions cloud-ready est ensuite venue et des outils tels que Terraform et Serf ont vu le jour afin de répondre à de nouveaux défis. Nous sommes aujourd’hui dans l’ère des solutions clous-native, et les produits comme Vault, Consul et Nomad deviennent assez matures pour être considérées comme robustes. Cependant, Hashicorp n’avait pas encore complètement adopté le modèle cloud-delivery où les équipes n’ont plus à se préoccuper de l’exploitation des intergiciels, les consommant à la mode SaaS.
Terraform Cloud a rencontré un taux d’adoption énorme, et Hashicorp Consul Service for Azure a été accueuilli très chaleureusement. Quel pouvait être le prochain pas d’Hashicorp pour satisfaire encore plus d’utilisateurs ?
Hashicorp Cloud Platform (abrévié HCP) est une nouvelle plate-forme lancé par Hashicorp qui compte proposer ses logiciels d’infrastructure en tant que service. Ce nouveau produit a été conçu selon 3 axes. Tout d’abord, le déploiement par simple action sur un bouton. Une fois connecté sur son compte HCP, tout ce qu’il vous faut faire pour avoir votre cluster est de cliquer sur un bouton. Suite à cela, votre cluster est prêt à être intégré à votre logiciel, Hashicorp s’occupe entièrement du travail d’exploitation. Ensuite, l’infrastructure est entièrement gérée. Il ne s’agit pas là d’un déploiement automatisé avec Helm ni d’un agglomérat de marketplace, vous n’avez pas besoin de fournir de VMs ou de cluster Kubernetes. Vous consommez juste les services auxquels vous avez souscrit. Finalement, et pas des moindres, un workflow multi-cloud. Cette solution fournit les outils d’Hashicorp sur différentes plate-formes [ndlr; AWS, GCP et Azure étaient illustrés à l’écran] et les liera pour vous. Comprenons comment cela marchera d’après ce qu’on a vu.
Nous n’avons que peu d’informations techniques, mais des détails intéressants ont été montrés.
Tout d’abord, les principaux objets que vous aurez à créer sont le réseau virtual hashicorp (HVN) et l’appairage de connexion. Les HVNs semblent être de simples réseaux virtuels d’un hébergeur cloud dans lequel sera déployé le cluster réclamé. Les appairages de connexion sont ce que cela nomme : étant donné que les HVNs ne sont pas accessibles aux utilisateurs finaux, ils doivent appairer leurs réseaux virtuels à leurs HVNs afin de pouvoir consommer leurs services. Une fois ces détails réglés, HCP vous fournit la configuration des clients et un jeton d’ACL afin de consommer le service réclammé.
Même si la création d’un appairage de réseau n’a pas été montrée, que le seul hébergeur supporté est AWS (et uniquement dans la région us-west-1) et que le support de nomad n’a pas été annoncé, le modèle SaaS reste convainquant étant donné que nous n’avons pas affaire ici à des technologies extravagantes. De plus, et grâce a leur architectures décentralisées et fédérées, chacun sera libre de déployer un cluster par région et/ou par hébergeur et ne pas se sentir lié plus que de raison à cet hébergeur.
À partir de ce paragraphe, vous lirez une interprétation personnelle de la situation. Il se peut que je sur-interprète certains faits et ne pas représenter le point de vue d’Hashicorp ni sa stratégie à long terme.
Hashicorp a annoncé une solution de déploiement multi-cloud entièrement géré et un produit que je vois concurrencer est Google Anthos. Chacun propose la connectivité réseau et l’orchestration de travaux et même si Mitchell Hashimoto n’a pas évoqué la possibilité de concurrencer Google, les objectifs se ressemblent tandis que les moyens diffèrent.
Nous avons donc un concurrent à Google Anthos, et son nom est Hashicorp Cloud Platform. Plus ou moins, car Anthos apporte bien plus que de l’orchestration de réseaux et de containers, grâce aux différents outils de GCP qui sont déjà éprouvés depuis quelques temps.
La grande différence entre Anthos et HCP est qu’HCP n’héberge pas de services lui-même, vous choisissez dans quel cloud/région vous voulez qu’Hashicorp déploie ses services. Comme tout produit Hashicorp, ce sera les utilisateurs qui le façonneront et en créeront les bonnes pratiques.
Car, oui, HCP reste très jeune étant donné qu’il ne propose que Consul sur une seule région d’AWS, et proposera bientôt Vault au même endroit, mais étant donné que Consul est déjà intégré à Azure, nous pouvons supposer qu’HCP proposera ses services pour le cloud de Microsoft bientôt.
Combiné avec la mise à l’échelle automatique de Nomad, nous allons bientôt pouvoir fournir quelques projets dans différents environnements cloud et les brancher autour d’HCP à l’aide de Terraform (en utilisant terraform cloud, bien entendu), initialiser Vault, Consul et Nomad en tant que service (à l’aide d’un provider Terraform dont le suppute la création d’ici peu) et laisser Nomad gérer les charges de travail, rendant possible une expérience multi-cloud neutre au niveau de l’hébergement. Mais, hélas, Nomad n’est pas Kubernetes, l’orchestrateur de container standard de fait. Même si Nomad se mettait à accepter les manifests kubernetes en entrée, devenant une variante de Kubernetes à la manière d’OpenShift, la création automatisée de cluster Kubernetes est tellement répandue aujourd’hui qu’il sera difficile de renverser la tendance sans fonctionnalité incontournable.
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